H. Ben Slama : Ben Ali avait eu peur des islamistes
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Hammouda Ben Slama, ancien ministre sous le régime Ben Ali qui a accordé des déclarations sur les négociations entre Ben Ali et les Islamistes, a assuré dans Midi Show de ce mercredi 25 mai 2015 qu'il a fait ces déclarations dans le cadre d'une interview spontanée et non préparée à l'avance.
De retour sur les premières années du régime de Ben Ali, notre invité a assuré que le Président déchu l'avait approché au début de son règne pour entamer des négociations avec les islamistes qui souffraient d'injustice. La solidarité populaire avec eux et les manifestations qui ont eu lieu dans les années 80 faisaient partie des raisons qui ont poussé Ben Ali à renverser Bourguiba et à prendre le pouvoir selon les aveux personnels du Président déchu.
Cependant, certains membres du Gouvernement comme Hédi Baccouche et Hamed Karoui par la suite avaient refusé l'entame de ces négociations, parce qu'ils pensaient qu'elles ne mèneraient à aucun résultat. Une réunion a eu lieu au siège du Rassemblement Constitutionnel Démocratique durant laquelle plusieurs leaders du parti et du Gouvernement avaient donné leurs avis sur la question. Une réunion enregistrée et dont l'enregistrement a par la suite été envoyé à Ben Ali pour lui permettre de connaître les avis de chacun des présents.
Hammouda Ben Slama a ajouté que Ben Ali a profité de la divergence des opinions pour créer une division au sein de son équipe qui lui a permis de prendre des mesures radicales à l'encontre des islamistes par la suite, même s'il ne voulait pas prendre de risque au début. Il a ajouté que Ben Ali aurait pu préparer l'intervention sécuritaire contre les islamistes bien avant les événements de Bab Souika en 1991.
Les islamistes auraient eu 30% des sièges du parlement en 1989
Notre invité a ajouté qu'un accord avait été trouvé entre Ben Ali et les Islamistes pour leur permettre de gagner 3 ou 4 sièges au parlement en 1989. Après cet accord, les résultats des élections législatives avaient été falsifiés puisque ces islamistes avaient raflé près de 30% des votes. Un résultat largement supérieur aux attentes de toutes les parties intervenantes à l'époque.
L'ancien ministre a assuré que les deux régimes de Bourguiba et de Ben Ali refusaient la démocratie. Ben Ali voulait traiter le dossier des Islamistes différemment au début de son règne, ces derniers avaient accepté et voulaient réellement coopérer avec lui. Ils ont cependant commis des erreurs de stratégie et ont montré une présence qui aurait pu gêner le régime.
'Aucun islamiste ne m'a approché en 2006'
En 2006, la LTDH souffrait de l'oppression du régime et Ben Ali voulait carrément la dissoudre. A cette époque, certains membres de la Ligue ont approché Hammouda Ben Slama pour être un intermédiaire entre eux et Ben Ali.
Le Président déchu a accepté et a invité son ancien ministre à une rencontre au cours de laquelle il lui avait proposé la création d'une nouvelle Ligue des Droits de l'Homme qui ne soit pas présidée par Mokhtar Trifi, chose qu'il a refusée.
Hammouda Ben Slama a tenu à préciser que les islamistes n'étaient pas concernés par ces événements et ne l'avaient pas approché au cours de cette période.